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Cellule SME 3197

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La couleur du cielJakuta AlikavazovicNovembre à Pékin, c’est le début des pics de consommation d’énergie, le moment où l’on relance les centrales à charbon. Le smog s’installe, pénètre les bronches et trouble la vision. Les indicateurs de pollution dépassent les seuils répertoriés par les applis de suivi de la qualité de l’air. Puis soudain, retour du ciel bleu. Ceux qui ont vécu cet épisode, appelé Blue Meeting, peinent à dire ce qui, de l’âpreté du smog ou de l’éclaircie programmée, les a le plus perturbés. Ils s’interrogent sur le sens à donner au phénomène. Et si le Blue Meeting était le présage d’un futur dans lequel la météo n’est plus vraiment une surprise, dans lequel nos discussions quotidiennes portent sur nos rapports de force avec l’atmosphère ? Il nous faudrait inventer une nouvelle langue pour parler du ciel. Nous aurions à pratiquer cette forme de dialectique à laquelle se livre Jakuta Alikavazovic — un principe incessant et délicat de reformulation, familier de son écriture. Ses chroniques et ses livres interrogent d’ailleurs de manière récurrente notre rapport au ciel ; le titre du dernier en date en témoigne : Comme un ciel en nous. Elle l’a écrit après avoir passé une nuit au Louvre, à réfléchir au monde qu’on lui avait transmis, à la manière d’y prendre place et, peut-être, de le modifier.De rouille et de teckJane Hutton traduit par Fanny Quément Soixante gigatonnes de matière sont déplacées chaque année par les humains à la surface de la planète. C’est huit fois plus qu’au début du XXe siècle. Siècle durant lequel l’usage, la gestion et l’approvisionnement des matériaux se sont considérablement ramifiés à mesure que le design s’est spécialisé. Dans Paysages Réciproques, l’ouvrage dont est extrait le texte que nous publions, Jane Hutton distingue cinq histoires sociales et environnementales qui, parmi les méandres de ces mouvements matériels, relient les aménagements de la ville de New York aux sites d’extraction invisibles dont proviennent l’acier, le granite, les platanes, les fertilisants et en l’occurrence les bois exotiques. Contrairement à ce qu’indique le titre Paysages Réciproques, Jane Hutton décrit des échanges inégaux entre les sites d’extraction et les sites de mise en œuvre. Elle montre le flou des chaînes d’approvisionnement des matériaux, le manque de prise des politiques environnementales, l’échelle déconcertante de l’économie de marché qui rend la ressource invisible. Le mot réciproque, écrit-elle, « n’est pas destiné à adoucir, dissimuler, ou suggérer l’équilibre. Au contraire, son usage intentionnel a valeur d’aspiration. Lorsqu’il est associé au “paysage”, il souligne les interdépendances inextricables que les humains partagent avec le monde plus qu’humain, que les consommateurs partagent avec les producteurs. » Paysages réciproques est avant tout un exercice de pensée qui conçoit ces matériaux qui parcourent le monde comme une matière changeante, en constante évolution. Une matière façonnée par l’autre et qui le façonne en retour. Paysages réciproques s’inscrit résolument, sans qu’il en soit jamais vraiment question, dans le courant des humanités environnementales. Sa portée théorique est tenue à distance, et considérée à partir de la matière, du terrain, du détail biologique, du fait politique. L’enquête de Jane Hutton, c’est ce qui fait sa force, est menée à l’échelle globale, mais toujours à hauteur d’œil.Destins plastiquesRanjan Ghosh traduit par Fanny Quément En 2012, la géologue Patricia Corcoran et la sculptrice Kelly Jazvac découvrent, sur la plage de Kamilo Beach à Hawaï, où l’océanographe Charles Moore dit avoir aperçu d’étranges conglomérats de plastique et de sable, 167 fragments de roches, de 2 à 22,5 cm de diamètre, présentant un mélange de basalte et de plastique fondu. Patricia Corcoran, Charles Moore et Kelly Jazvac insistent : ces roches, dénommées désormais plastiglomérats, sont des exemples d’une « action anthropique (la combustion) réagissant à un problème anthropique (la pollution plastique) ». Elles sont en effet les produits de feux de camp allumés sur la plage, et non, comme Charles Moore l’avait d’abord supposé, le résultat d’une interaction spontanée entre lave en fusion et polymères. Le texte de Ranjan Ghosh, paru initialement en février 2021 dans la revue Critical Inquiry, est lui-même un conglomérat, un montage de références et de signes composites. Il est en cela un pur produit de l’ère plastique, à l’image du plastiglomérat-roche et du plastiglomérat-œuvre transformé en ready-made par Kelly Jazvac. Si à la fois Ranjan Ghosh et Kelly Jazvac s’intéressent au plastiglomérat, c’est bien en effet parce qu’ils voient en cette roche l’incarnation d’une nouvelle Nature. Une nature qui n’existe pas en dehors de nous, ce qui reviendrait à continuer à nous penser séparés d’elle, mais une nature produite par nous, formée par nos représentations et actions. Ranjan Ghosh, penseur et professeur au Département d’Anglais de l’Université du nord du Bengale, nous rappelle ici que le monde-plastique que nous habitons est le même monde-plastique que nous fabriquons. Il se place ainsi dans une longue tradition de dévoilement et de déconstruction des récits dominants, dont l’Anthropocène est devenu le dernier exemple en date.La peau des mursCamille BlekerSe pencher sur l’architecture d’une maison est, par bien des aspects, une affaire d’omission ou de zoom sélectif. Bien entendu, l’architecture est le résultat d’une entente, d’un contrat, d’intentions et de compromis. Puis la maison devient, selon la formule de Gaston Bachelard, « le coffre de la mémoire ». Tout ceci, on peut s’autoriser à l’ignorer si l’on veut observer comment l’ensemble des situations qui la composent s’articulent les unes aux autres, au monde et à l’époque. Camille Bleker connaissait de vue la résidence familiale dont il est ici question et dont le nom de l’architecte est très connu. Elle l’avait aperçue sous une autre forme, après sa seconde transformation en 1991, sans savoir d’ailleurs qui en était l’architecte, sans notion étayée de son importance ni de son rôle dans l’histoire des formes. On sait à peu près ce que l’avènement de la starchitecture a produit de merveilles et de déconvenues au tournant du XXIe siècle. On comprend qu’il n’était pas inutile de l’oublier pour revenir à l’architecture de la maison. C’est donc moins attentive à la signature de l’architecte qu’à l’humeur de l’époque et à la matière même des espaces, qu’elle s’est replongée dans les photos de la maison et de ses distorsions.
Liquider l’utilisateurSilvio LorussoMes années TikTokMarlowe GranadosPolitique du scrollRob HorningHubert GuillaudUn monde inexplicableFacebook n’apprend jamais rienKaren HaoLiquider l’utilisateurSilvio LorussoDans cet essai, l’artiste, designer et critique italien Silvio Lorusso souhaite répondre à la question suivante : quelles sont les conditions pour que l’utilisateur.rice/usager. ère d’un ordinateur puisse échapper à la routinisation de son comportement ? Pour répondre à cette question, Lorusso nous propose une traversée de l’histoire de l’ordinateur personnel et du web, de l’émergence d’Apple à l’utilisation massive de l’intelligence artificielle. Il offre un éclairage critique et opportun sur le jargon qui compose le quotidien des personnes qui font des ordinateurs, logiciels et applications leur travail, ou qui fréquentent tout cela à n’importe quel titre : « usagers », « user-friendliness », « persona », « user journeys », « behavioral patterns »... En somme, l’article fournit une analyse fine de l’évolution de nos capacités à faire des choix, à créer des capacités d’actions, à négocier, contourner et refuser certains usages des technologies afin de continuer à créer avec un ordinateur, un navigateur ou un ensemble d’applications. De par la clarté de son objectif (sauver une certaine idée de l’autonomie), sa méthode généalogique et sa radicalité, l’essai de Lorusso est appelé à devenir un texte de référence.Mes années TikTokMarlowe GranadosCe texte personnel de Marlowe Granados, autrice d’un récent roman d’initiation dans les milieux mondains new-yorkais (Happy Hour), nous a touché par sa capacité à nous faire ressentir la rencontre d’une presque trentenaire avec le réseau social TikTok. L’autrice montre que malgré sa nouveauté, tant les productions que les mécanismes qui sous-tendent la plateforme ne sont pas si nouveaux — bien qu’ils déplacent le fonctionnement classique des médias et donnent une image bien particulière des standards de beauté. Granados va puiser dans une multitude de références de la pop culture pour montrer les ressemblances et dissemblances avec l’histoire culturelle qui l’ont fait grandir : MTV , les boys band japonais, les séries des années 1990... On apprécie le regard tendre qu’elle pose sur le brio, la nonchalance et le désir d’authenticité qui font le charme de la créativité adolescente. Moins perfectionniste qu’Instagram, plus loufoque que Facebook et Twitter, TikTok apparaît alors surtout comme un espace de célébration du banal, des boucles de déjà-vu et de l’ennui des suburbs américaines.Politique du scrollRob HorningAprès avoir longtemps travaillé pour le média en ligne américain The New Inquiry, Rob Horning est désormais le rédacteur en chef du magazine – en ligne lui aussi – Real Life, qui rassemble des essais percutants de critique culturelle des technologies et dont est issu ce texte. Il est assez actif sur Twitter et Tumblr, et en même temps l’un des critiques les moins complaisants et les plus subtils des schémas économiques et comportementaux de ce type de plateformes. Il les analyse à grand renfort d’aphorismes percutants, à partir d’une culture nourrie par la théorie critique du siècle dernier autant que la critique culturelle et littéraire dernier cri. L’article qui suit constitue d’abord un contrepoint à la lecture de TikTok par Marlowe Granados. Il se concentre moins sur celles et ceux qui s’y donnent en spectacle qu’aux gestes de consultation. À l’éloge du divertissement ordinaire de Granados répond ainsi sa description du côté obscur d’une certaine « moralité du fun ». Vous y lirez surtout une perspective rare : plutôt que la critique moraliste de notre « manipulation par les algorithmes », une compréhension de la façon dont TikTok vise l’automatisation de nos activités de consommation, jusqu’à réorienter notre manière de désirer et de satisfaire notre curiosité.Hubert GuillaudUn monde inexplicablePour ce premier numéro, nous avions envie d’inviter Hubert Guillaud, qui réalise un important travail de veille pour le site InternetActu, un média édité par la Fondation Internet Nouvelle Génération (FING). Son travail embrasse une vaste quantité de cas d’école de la numérisation des pratiques sociales. 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En l’occurrence, cette continuité s’accompagne d’un certain pessimisme sur la capacité des acteurs fédérés autour de « l’explicabilité » – comme hier autour de « l’ouverture » ou de la « transparence » – à améliorer quoi que ce soit ; cela pour une multitude de raisons qui vont de l’excessive complexité des calculs à la mauvaise foi et au mensonge sur les procédures de décision. La diversité même de ces interprétations du problème nous permet de prendre un peu de recul sur les idées les plus courantes concernant « ce qui ne va pas » avec les décisions fondées sur la base de statistiques et de méthodes de calcul plus ou moins standardisées. Mais on voit aussi dans cet article combien il ne paraît pas évident, même pour un spécialiste qui prend la mesure des échecs, d’arbitrer entre une attitude soucieuse d’amélioration et la contestation radicale de l’automatisation qui du point de vue de ses conséquences s’avère brutale.Facebook n’apprend jamais rienKaren HaoCet article est paru sur le site MIT Technology Review sous le titre « Comment Facebook est devenu accro au partage de désinformation ». Nous l’avons retitré de façon un peu brutale « Facebook n’apprend jamais rien ». Une manière ironique de souligner l’écart entre les hautes prétentions de l’entreprise en termes « d’apprentissage profond » (l’entraînement de systèmes de calcul et de décisions automatisés à partir de large jeux de données, dits « intelligences artificielles ») et son incapacité à tirer les conséquences de ses échecs répétés dans le domaine de la modération, soit le filtrage des publications considérées comme dangereuses pour leur caractère de mensonge ou de propagande. Il nous semble que dire « Facebook n’apprend jamais rien » n’est pas trop trahir la démarche de Karen Hao, qui a mené l’enquête et en présente les résultats avec une clarté et une vigueur assez rare dans ce domaine. Au-delà des punchlines, l’intérêt de son article réside peut-être dans sa façon de nous faire confiance pour tirer toutes les conclusions de ses constats. Celles-ci concernent les difficultés intrinsèques des méthodes qui consistent à calculer et gérer techniquement ce qui rend un post profitable. Mais elles nous suggèrent aussi que toute tentative pour réguler techniquement ce qui relève de conflits idéologiques, juridiques autant qu’économiques, ressemble fort à un effort pour avancer avec un tank sur des sables mouvants.

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