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Le Mot et Le Reste
SUN RA

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SUN RA

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Le Mot et Le Reste

Catno

MR3

Palmiers et Pyramides
-
Joseph Ghosn

Sun Ra est un des musiciens les plus remarquables de l’histoire du jazz, son style englobant autant le swing de Fletcher Henderson que le free jazz, parfois dans un seul et même titre. Il fait ses débuts à Chicago, en 1950, et devient un des premiers jazzmen à enregistrer et à vendre ses propres disques – via son label Saturn – mais également à utiliser des instruments électroniques, ce qui fait de lui un acteur indispensable de la scène jazz d’avant-garde.

Sun Ra se considérait comme un produit du cosmos, voyageant à travers l’espace avec une troupe de musiciens hauts en couleur qui regroupaient autour de lui une multitude de percussions et d’instruments inhabituels, des chanteurs, des danseurs et des pratiquants d’arts martiaux, le tout dans des costumes faits maison. Joseph Ghosn nous présente la vie de ce personnage unique et analyse la discographie de ce pionnier, montrant sa double tentation : entre pop et avant-garde, exotisme et expérimentation.

16€*

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Préface d'Arnaud Labelle-Rojoux.Introduction de Patrice Caillet et Alan Courtis. paru en novembre 2022édition française20 x 20 cm (broché)192 pages (ill.)Travail de collecte de pochettes de disques revisitées et modifiées par des inconnus, Discographisme maison / Homemade record sleeves se fait l'écho d'une expérience intime, à la marge, ignorée, à replacer dans une histoire de l'iconographie, de la musique populaire... et de l'art brut.Inscriptions timides ou inachevées, caviardages bâclés ou réalisations abouties relevant d'une relative « intentionnalité artistique », on y trouve autant de marques d'attachement ou de transgression à l'égard de « modèles » : entre dérision et non-sens, déchaînement outrancier et occurrence floue, biffage et illumination artistique, messages personnels, déclarations d'amour ou de rejet… Ces images amateurs sont l'expression d'instants vécus, d'expériences graphiques aventureuses oscillant entre création et iconoclasme : une force irrépressible qui révèle peut-être aussi la manifestation d'un inconscient collectif dans toute sa splendeur.Patrice Caillet est programmateur (théâtre, danse, musique). Il élabore de manière ponctuelle un travail d'inspiration documentaire, oscillant entre culture populaire et art contemporain : observation, collecte et recensement de matériaux culturels, études sur l'approximation, la distraction en art… Il est l'auteur du livre Discographisme récréatif, ouvrage rassemblant des pochettes de disques refaites ou modifiées, trouvées pour la plupart au marché aux puces, du projet Silent Entertainment avec Matthieu Saladin et Adam David, de Dites-le avec un disque (avec Elia et Adam David). Il est aussi administrateur du « Champ d'observation des lignes, des perspectives et de leur absence ».Alan Courtis (né en 1972 en Argentine), également connu sous le nom d'Anla Courtis, évolue dans le champ de l'art sonore, de la musique électroacoustique, du drone, du bruit, de l'improvisation et de la composition. Il est membre fondateur du groupe Reynols. Sa musique écrite a été jouée dans de nombreux pays. Il a été commissionné par le Phoenix Basel Ensemble, Český Rozhlas et a été artiste en résidence à l'EMS, au GRM, au Cafe Oto et à l'USF. Il a plus de 500 disques sur des labels comme Mego, P.S.F., Pogus, RRR, etc. Il a effectué de nombreuses tournées au Japon, en Chine, à Singapour, en Malaisie, en Thaïlande, en Europe, aux États-Unis, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Amérique latine et a collaboré avec des musiciens tels que Pauline Oliveros, Phill Niblock, David Toop, Merzbow, Lee Ranaldo, Jim O'Rourke, L.A.F.M.S., Makoto Kawabata, Tetsuo Furudate, Nihilist Spasm Band, Eddie Prevost et « L'autopsie a révélé que la mort était due à l'autopsie ». Alan Courtis publie régulièrement des articles dans diverses revues internationales, The Wire, Leben mit Down-Syndrom, Musicworks, Revue & Corrigée, El Cisne, Educación Especial ou Grupo Docente.
(English below) nouveau fanzine Dizonord !! hommage à la musique électronique, culture K7 DIY, entre fan art, graphic design et art brut...Cette étonnante collection de cassettes audio a été trouvée par hasard via une petite annonce en ligne. Une centaine de cassettes de musique électronique décorées à la main de typographies libres aux couleurs flashy, qui dévoilent une expression sans filtre autour des genres musicaux électroniques, de la rave, et de la drogue...Dizonord est heureux de partager avec vous ce trésor graphique brut, sauvé de justesse de l'oubli...300 exemplaires / 64 pages / format A5 / imprimé en France Création graphique : Arthur CrunkLibraires et disquaires : nous contacter pour le prix distributeur New Dizonord fanzine ! Tribute to electronic music, homemade tape recordings, between fan art, graphic design and art brut...This astonishing collection of audio tapes was found randomly on an online advert. One hundred electronic music tapes, decorated with handmade typography with flashy colors, unveiling a raw expression about electronic music genres, rave, and drugs...Dizonord is happy to share with you this graphic treasure, saved from oblivion...300 copies / 64 pages / format A5 / printed in France Graphic layout : Arthur CrunkBookshops and record shops : contact us for wholesale price
Syndicalisme rapDan Charnas traduit par Hervé LoncanLa vie, la mort, la variétéOlivier ChevalUne écologie du grimeDan Hancox traduit par Sophian BourireLa vie avant le zoukMylène MauricraceNuances de vintageDan Dipiero traduit par Sophie GarnierSyndicalisme rapDan Charnas traduit par Hervé Loncan Le texte qui suit est extrait d’un livre palpitant de Dan Charnas, longtemps journaliste pour le magazine de référence The Source et l’un des premiers animateurs d’une émission de radio consacrée au rap à Los Angeles. The Big Payback entrelace les destins d’exception, à la manière d’autres best-sellers musicaux américains comme The Wrecking Crew de Kent Hartman (sur les rats de studios de Los Angeles devenus célèbres à leur tour). Mais il fait aussi la place à des personnages sinon plus discrets, en tout cas moins connus. C’est le cas de Wendy Day, qui a joué un rôle décisif dans les carrières de certaines des plus grandes stars du rap : Master P et le label No Limit, Eminem et l’équipe de Cash Money. Sa carrière est riche en rebondissements et justifie à elle seule la traduction d’un extrait du livre, mais ce récit réserve d’autres surprises : à l’heure où les conversations abondent sur la signification de l’indépendance et du rapport aux majors dans le rap, le rôle, la méthode et les ambitions de Wendy Day pour la défense des intérêts des rappeurs à travers la Rap Coalition constituent un précédent (et un modèle ?) fascinant.La vie, la mort, la variétéOlivier ChevalNous avons découvert Olivier Cheval dans les pages de Lundi Matin, où il a écrit sur le chemsex et le pass sanitaire, et de l’excellente revue de cinéma Débordements, où ses réflexions sur la cinéphilie sont tressées d’anecdotes personnelles et de scènes d’amitié. Nous nous sommes dit que ce jeune homme avait du talent et que décidemment les personnes qui s’intéressent au cinéma étaient souvent plus à l’aise pour écrire en partant de leurs vies. À notre invitation ouverte, il a répondu avec un texte qui met le doigt sur des épiphanies sentimentales et confuses, qui apparaissent d’abord comme ses histoires à lui, mais qui ont aussi été les nôtres à l’écoute des mêmes chansons de variet’ — un répertoire qu’il nous fallait bien aborder tôt ou tard dans ces pages, au-delà du seul cas de Céline Dion (voir Audimat 3). Il y a dans ce texte toute la magie de l’exercice de l’essai, qui rend soudain évidente et partageable une expérience qui paraissait jusqu’alors irrémédiablement nébuleuse et subjective.Une écologie du grimeDan Hancox traduit par Sophian BourireOn peut parler du rap en faisant défiler le set de vignettes Panini à l’effigie des stars ou en faisant un commentaire sportif sur le tournoi entre capitales. Mais on peut aussi imaginer quelque chose comme son écologie. C’est particulièrement bienvenu pour un style comme le grime anglais. Celles et ceux qui ont connu la déflagration de sa première vague au milieu des années 2000 le savent : il y a une énergie dans cette musique qui ne peut être que le résultat d’une invention et d’une discipline collectives, impossible à réduire à des personnalités, même quand elles sont aussi singulières que celles de Wiley ou Dizzee Rascal. Cette énergie que Rob Gallagher a bien décrit dans un précédent numéro (Audimat 11) sous l’angle de l’agressivité ludique, Dan Hancox la ramène ici à ses fondations, à un milieu dense et favorable, dans lequel les tours de logement insalubres sont plus qu’un décor, mais ne sont qu’un point de la carte aux côtés des cours de récré et des plateformes vidéo, des centres culturels de quartier et des radios pirates. Il décrit ainsi les conditions qui auront permis l’existence de cet « âge de glace » du rap anglais, un moment qui aura laissé comme une brûlure dans son histoire et dont la marque n’est pas prête de s’effacer.La vie avant le zoukMylène MauricraceMylène Mauricrace est une jeune chercheuse à l’EHESS, où elle étudie l’histoire des femmes de la diaspora antillaise, et une créatrice/animatrice d’émissions de radio ( Histoires De et Musiques Hybrides sur Radio Campus Paris). Elle fait ici le lien entre ses deux passions. À l’heure où les diggers ont commencé la surenchère pour l’acquisition des disques antillais les plus rares et tandis que nous sommes bercés par les récits des circulations entre la Jamaïque, Londres et le Nord de l’Angleterre qui ont fait les grandes heures du dub ou du reggae, nous sommes bien en difficulté quand il s’agit de toucher du doigt l’ambiance des fêtes qui ont agité les mairies et salles de bal des 14e et 18e arrondissements de Paris, et qui ont préparé l’invasion du zouk. Mauricrace nous invite donc à apprécier le tempo particulier de la kadans qui l’a précédé. La polyphonie et le souci de transmission du groupe-orchestre la Perfecta ont notamment laissé leur empreinte sur ce texte où les réminiscences sonores s’entrecroisent avec les souvenirs d’enfance.Nuances de vintageDan Dipiero traduit par Sophie Garnier La nostalgie est devenue un leitmotiv de la critique musicale, d’autant plus depuis les médiations de Simon Reynolds (avec Retromania) sur le crépuscule d’un certain modernisme populaire. Nous avons déjà publié une critique de ces réflexions (voir Audimat 5), qui cherchait à prendre de la distance avec l’analyse de la nostalgie comme symptôme d’une impuissance politique, pour nous inviter à mieux saisir la façon dont différents artistes font fonctionner la nostalgie de façon plus ou moins singulière. Reynolds lui-même a décrit comment le label Mordant Music travaillait la nostalgie de manière intéressante, tandis que Mark Fisher a écrit de belles pages sur les spectres qui hantent les morceaux de Burial. S’il n’est pas si étonnant de trouver des mises en forme passionnantes de la nostalgie dans les musiques électroniques, dans la mesure où elles entretiennent une relation particulière avec l’idée de futur, on peut se demander ce qu’il en est pour le rock indé, le grunge ou la pop, a priori beaucoup plus attachés à l’urgence et à l’intensité du présent. C’est ce que fait le musicologue américain Dan Dipiero, qui s’intéresse à la façon dont les années 1970, 1980 et 1990 s’incarnent toutes différemment dans la pop et le rock d’aujourd’hui. Il en profite pour poursuivre sa réflexion (voir Audimat 13) sur les effets esthétiques de l’expérience de la dette et la précarité dans laquelle elle entraîne une partie de la jeunesse américaine. À l’écoute de chouchous de la presse américaine comme Soccer Mommy ou beabadoobee, Dan Dipiero nous invite à faire la différence entre souvenirs et fantasmes, et nous révèle comment l’apparent consensus du revival années 1990 masque un conflit de génération majeur.